INTOX Consulting, chapitre 6.2
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Soirées On-se-dit-tout

Ca y est, tout le monde est prévenu, chaque premier lundi du mois aura lieu une soirée
rencontre dans la DT. « C'est promis, on se dira tout ! Vous ne le croyez pas ? Alors venez et
vous verrez !! »
C'est en ces termes que Info Intox, le journal de la société, annonçait ces
rendez-vous mensuels. La vérité, parler franchement, dire ce qu'on a sur le cœur, pour
contribuer à ce que tout s'améliore. Venez !!

Alors nombreux sont ceux qui y sont allés, de bonne foi, ou de moins bonne. Divisés en deux
groupes avec deux commerciaux chacun. Chaque prestataire devait écrire sur un papier des
propositions ou bien des sujets dont ils voulaient parler. Ensuite les résultats ont été
dépouillés. Le premier sujet en tête : la RTT! Tout de suite, le sujet est passé à la trappe.

« Nous n'en parlerons pas, les discussions sont en cours ». Voilà donc le résultat de tant de
transparence... Alors forcément les autres sujets ont été abordés. Rien de bien méchant. On a
parlé de l'inter-contrat, les commerciaux ont dit qu'ils allaient voir ce qu'ils pouvaient faire
pour les occuper. Pourquoi pas leur faire rédiger des propals? Tout ça a eut un seul mérite
pour les commerciaux : prendre le pouls de la DT, c'est tout. La seule avancée spectaculaire
de la réunion (mais qui à mon avis était prévue avant) fut la création d'une base de données
des compétences de toute la DT, ce qui curieusement avait été demandé par les prestataires
eux-mêmes. Un peu plus tard donc, une stagiaire s'est occupée d'interroger tous les
prestataires qui devaient remplir par ailleurs un feuillet décrivant leurs compétences. Ce
feuillet, c'était n'importe quoi, ça puait le copier-coller à plein nez des CV de la boîte. Le
copier-coller un peu bête, car des trucs superflus de CV se sont retrouvés sur les feuillets de
tout le monde... Moi en tout cas, j'étais contre la réalisation de cette base car on
instrumentalisait un peu plus le chair-à-canonisme du prestataire. Nulle mention n'était faite
de nos aspirations et notamment, pour certains, de notre volonté à sortir des domaines où l'on
a des compétences. La conception de la base ressemble à une machine insensible qui décide
de la vie des gens. Exemple : Alexandre reçoit une demande dans un domaine précis. Il n'y
comprend rien à ce domaine, comme d'habitude, alors il fait une requête dans la base. Il en
résulte une série de noms de collaborateurs qui ont déjà touché à ce domaine. Alexandre
envoie la liste de CV correspondant au client. Est-ce que la mission intéresse les prestataires?
Est-ce que les prestataires veulent encore travailler dans le domaine ? Quel est véritablement
leur niveau à ce jour dans ce domaine ? On n'en sait rien, et on s'en fout.

Il y a eut plusieurs de ces réunions mensuelles où on se dit tout, de plus en plus espacées dans
le temps et attirant de moins en moins de gens. Puis ça s'est arrêté, faute de combattants.

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